Article Dan Besadoun
Le well being à l’honneur chez General Electric
Pour le lancement de son offre GPS (Gerep Prévention Santé), Gerep a invité le docteur Dan Bensadoun, Directeur médical EMEA (Europe Moyen-Orient, Afrique) chez General Electric à partager son expérience et sa vision de la prévention santé. Un plaidoyer sincère et avisé en faveur du développement des stratégies de global wellness en entreprise.
Pourquoi votre groupe, General Electric, a-t-il décidé d’accorder autant d’importance à la santé de ses salariés ?
Aux Etats-Unis, l’employeur est responsable de la santé de ses salariés. Il joue, en quelque sorte, le rôle d’une caisse d’assurance maladie. Par conséquent, il a un intérêt financier évident à mener des campagnes de prévention sur le thème de la santé. Les premières mesures, regroupées dans le programme « know your numbers - 0 – 5 -10 – 25 », ciblaient les maladies cardio-vasculaires, le cancer et l’obésité. Il s’agissait d’éduquer à la santé, ou même d’inculquer une culture de la santé : 0 tabac, une alimentation saine avec 5 fruits et légumes par jour, le développement de l’activité physique avec l’objectif de 10.000 pas par jour, et conséquence de tout cela : un indice de masse corporelle (IMC) inférieur à 25.
Quels ont été les points clés de la réussite de votre démarche d’éducation à la santé ?
L’élément essentiel a été l’implication du management. Quand c’est le Vice-président de General Electric qui fait la promotion d’un programme de well-being, tout le monde suit. Ce qui est vrai au niveau du groupe l’est également au niveau des sites. C’est pourquoi nous avons mis sur pied Health Ahead, un programme d’émulation qui vise à soumettre les actions en matière de prévention santé et bien-être des salariés à des critères d’évaluation de performance. Le programme comporte, en effet, un système de certification des sites, en fonction d’un framework, une sorte de guide de bonne conduite construit autour de huit thèmes : les actions de prévention et d’éducation, la nutrition, l’activité physique, la gestion du stress, la lutte contre le tabac et les addictions, l’analyse de l’absentéisme, la sécurité, et la création de comités pour gérer chaque objectif.
General Electric est un groupe international présent aux quatre coins du monde dans des pays aux systèmes de santé et aux cultures très différents. Cette diversité des situations ne complique-t-elle pas la mise en pratique de ce programme ?
Premièrement, les bénéfices de ce programme sont bien concrets quel que soit le pays : moins de stress, moins d’absentéisme, moins d’accidents, moins de turnover… De plus, des études ont prouvé qu’il existe un lien entre le bien-être et l’implication des salariés. À notre échelle, nous constatons une correspondance entre le niveau d’engagement des sites dans le programme et leur performance économique. Les managers l’ont bien compris.
Ensuite, le programme demeure souple. Chaque site crée son propre modèle à partir d’une base commune. Par exemple, j’ai audité un site à Zürich qui était très en pointe, sur le thème de la santé, et notamment de l’activité physique : ils avaient une salle de sport, organisaient des sorties ski l’hiver, venaient à vélo au travail… Le programme a permis de donner de la cohérence aux initiatives qu’ils portaient déjà spontanément. Situation très différente en Hongrie, où un site a engagé d’énormes changements en matière d’alimentation, en introduisant plus de légumes et une limitation des calories dans les menus de la cantine. Un choc culturel… qui a pourtant été très bien accepté grâce aux explications et aux actions d’éducation qui ont accompagné ce changement.
Article Manuela Montagnana
Pourquoi avoir engagé une stratégie de bien-être en entreprise ?
M.M. : En organisant une « année de la santé », nous avons imaginé une initiative porteuse de sens, qui va bien au-delà des gratifications matérielles habituelles. En tant que directeur des ressources humaines, je suis convaincue que le bien-être au travail est un enjeu essentiel. Nous avons donc demandé aux consultants de Gerep de nous accompagner dans l’organisation de cette année de la santé orientée vers la nutrition, les addictions (au tabac notamment), la prévention et la gestion du stress.
Comment a été perçue cette initiative en interne ? Pour quels résultats concrets ?
M.M. : Il est encore trop tôt pour mesurer les retombées de cette manifestation, organisée tout au long de l’année 2013, sur le bien-être de nos collaborateurs. Mais je peux dire qu’elle a été très bien reçue : les salariés ont apprécié que nous prenions soin d’eux et de leur bien-être .
Nous avons organisé différents ateliers relayés par une communication ciblée. Les salariés sont naturellement restés libres d’y participer. Certains ateliers ont rencontré plus de succès que d’autres : nous nous sommes ainsi rendu compte que nos collaborateurs sont très sensible au co-sponsoring, dans le sport notamment. C’est donc une voie que nous allons continuer à explorer.
L’année de la santé s’est achevée il y a plus d’un an : Bilan ?
M.M. : Nous n’avions pas d’objectifs précis. Tout simplement parce que nous sommes très soucieux des libertés individuelles : pas question d’imposer quoi que ce soit à nos collaborateurs dans un domaine qui reste perçu comme relevant d’un choix personnel. Nous n’allons pas nous mettre à interdire le tabac ou à imposer les carottes râpées ! Mais nous pouvons fixer un cadre, donner des conseils pratiques et accompagner ceux qui souhaitent adopter des règles de vie plus saine.
Prévention santé: et maintenant ?
M.M. : L’année de la santé est, certes, terminée, mais notre action se poursuit : 2014 est l’année de la santé et du sport. Nous nous engageons dans une stratégie de longue haleine, qui est soutenue par les élus du CHSCT (Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail). Nous continuons donc à organiser des ateliers consacrés à l’arrêt du tabac et nous allons lancer prochainement des ateliers de sophrologie.
Cette année, nous prévoyons de mettre l’accent sur les activités sportives : ce sera l’occasion de développer le co-sponsoring d’événements sportifs. Nous venons ainsi, pour la deuxième année consécutive, d’engager 104 coureuses ADP sur les 6,7 km de La Parisienne, une course à pied destinée à lever des fonds pour la recherche contre le cancer. C’est deux fois plus de participantes que l’an passé et cela nous a permis de faire un don complémentaire de 5 000 € à la fondation pour la recherche médicale.
Comment avez-vous été accompagnés par Gerep ?
M.M. : Je tiens à souligner l’importance qu’a eu ce partenariat pour nous. Gerep nous a accompagné tout au long de notre réflexion, ainsi qu’en phase de construction du projet, de choix des prestataires et de sensibilisation des salariés.